Combien Onfray peut-il dire d’âneries (pardonnez-moi chers équidés vous qui ne redoutez pas le vertige) à force de jouer les hommes de bon sens ou les phares de l’évidence ; ainsi quand il s’enorgueillit, en bon écolier de philosophie, d’avoir lu tout Sade et cela dans le but de proposer sa subversive contre-histoire de la littérature, ou quand il s’honore d’avoir lu les textes noir sur blanc à l’inverse d’un certain structuralisme, nous assure-t-il, qui lirait seulement entre les lignes ?
M. Onfray, qui semble n’avoir plus aujourd’hui que son seul et lamentable anti parisianisme comme argument premier et titre à parler, cet Onfray-là ignore-t-il vraiment ce qu’est une lecture transversale des textes, une lecture qui s’appuie toujours sur des passages effectifs disséminés, sans considération au premier abord de leur place dans un chapitre ou un livre (un bout de phrase pouvant tout à fait être rapporté, pour l’éclairer ou en être éclairé, à un chapitre entier ou un livre distinct) ? Ignore-t-il vraiment ce que nécessite la constitution d’un corpus, c’est-à-dire l’organisation de séries factuelles, d’ensembles de textes, afin d’obtenir un objet d’étude ciblé, consistant, capable de répondre au mieux aux visées précises d’une lecture déterminée ? Lui a-t-il vraiment échappé qu’une lecture que nous dirons structurale pour lui donner raison prend soin d’élaborer un plan sur lequel reposera son corpus, que sur ce plan, elle met tout d’abord tout à plat, enjambant les grandes fractures qui séparent les livres ou les œuvres, confrontant les plus grandes monuments de langage aux plus petites scories de passage, qu’un tel procédé ne consiste pas à lire entre les lignes mais plutôt à se donner un espace de lecture au sein duquel blancs et noirs pourront être d’égale appréciation si bien qu’ensuite, on pourra alors considérer d’un tout autre regard ce qui se donnait pour nul ou bien important, on pourra examiner différemment le relief – leur hauteur, leur profondeur – dans lequel les œuvres se donnaient ? Pourquoi M. Onfray qui a donc certainement tout lu du structuralisme ignore-t-il cela ? Suis-je moi dans l’erreur ? Est-ce que je m’égare ? Est-ce que mes yeux, sans que je m’en aperçoive sont toujours braqués, indéfectiblement, sur les éblouissantes lumières de Paris ? Foucault, Derrida, Deleuze, Lévi-Strauss, Barthes, Althusser, Lacan, etc., etc.
M. Onfray, pour tous ceux qui n’entendent plus rien à ce partage, qui savent très bien que la Province n’est que le nom antique d’une pays conquis, et qui ne souffrent donc pas, comme vous sans doute je le vois bien, d’être appelé à Paris tout en s’y trouvant bien mal reçu, pour tous ceux-là qui là où ils vivent se trouve une capitale, que ce soit à Barbentane, à Londres ou à Paris, laissez-nous tranquille, Monsieur, et faites plutôt de la philosophie.
Oh, et puis, oh, oui j’oubliais, hasard des hasards Monsieur Onfray, Foucault n’a-t-il vraiment jamais rencontré un seul fou de sa vie, mais vraiment monsieur Onfray, pas un seul, même caché sous un masque ?
La mémoire, du moins la capacité de se remémorer, dépend étroitement de certains lieux, de certains temps. Heures matinales ou endroits reculés, la souvenance est située. Et même volontaire, surtout volontaire, il lui faudra toujours se plier à certaines conditions pour se mettre en branle. Se recueillir notamment. Car les souvenirs qui sont les nôtres – plus états d’existence dans lesquels le passé domine qu’images en attente au fond du crâne – ne sont mémorisés, en capacité d’être appelés, qu’une fois déposés quelque part. Tant de nous mémorisent en s’arrachant à eux-mêmes et en se donnant en même temps la possibilité de revenir, ou de retrouver, ce qui a été séparé ou abandonné du présent. Partout dans l’environnement qui nous est le plus familier ont été peu à peu déposés signes et objets, gestes et traces : ce sont les marques autour de nous – les clés, les restes – de notre mémoire, des bouts de souvenirs. Mues de nos corps. Alors quand il n’est plus ou pas possible de se rendre au lieu et à l’heure où cette mémoire qui nous manque pourrait nous revenir, quand elle menace de se perdre, alors, nous inventons des fictions, nous fermons les yeux ou nous les plongeons hébétés par la fenêtre et nous feignons d’être d’un autre temps et d’ailleurs. Nous faisons revenir ce que nous ne pouvons plus retrouver de nous-mêmes. Nous les accueillons en terre d’utopie.
Je dis tant de nous, et non pas tous, car il y a tant de possibilités de se forger une mémoire. Nous n’avons plus l’âge de croire aux universelles psychologies.
StudioNuit: Quand j’ai fait part de mon désir de parler de ponctuation, c’était moins par curiosité quant à l’usage des signes déjà reconnus en tant que tels qu’aux blancs quasiment invisibles qui organisent l’espace dans lequel un texte va se répartir et se lire. Je m’intéresse, si vous voulez, à la ponctuation de site et notamment à la façon dont elle interfère à des niveaux plus fins d’écriture, comment elle parvient jusqu’au niveau de la phrase ou d’autres unités textuelles, plus profondes ou plus superficielles. Le nom de votre site est déjà parlant : des mots et des espaces. Alors, pourquoi ce titre ?
…
Zakane : Tout d’abord, j’aimerais vous remercier d’avoir prêté autant d’attention à la lecture de mon blog. Je me suis rendu compte en lisant toutes vos questions que vous y avez jeté plus qu’un œil, vous y avez entré les bras, la tête et les jambes me semble-t-il- pour ne pas dire tout le corps – !? Cela me touche d’autant plus que c’est la première fois que je me soumets à un tel interview. Venons-en donc au titre « des mots et des espaces ». En ce qui concerne les « mots » c’est évident, ils sont tels le cœur, le foie, les poumons, … les organes essentiels du site. Je considère les images associées comme une nécessité, un peu comme donnant une allure générale, presque un aspect physique, un visage. Quant au support, « Blogger », puisqu’il s’agit du logiciel que j’utilise, il pourrait correspondre à la charpente, l’ossature qui me permet de fixer dessus ce corps fictif mais bien visible puisqu’il s’agit d’une « matière » soumise au web. Tandis que les « espaces » représentent tout ce qui n’est pas physique – justement –, les idées, les pensées, les fantômes qui se baladent partout entre les lettres, entre le texte et l’image, entre l’écriture et sa réception par le lecteur. Je dois avouer tout de même que ce titre m’est apparu très vite, sans véritable réflexion de ma part et que je me suis plus soucié de la petite phrase en appendice « Où sommes-nous donc allés pour que le monde nous cherche autant ? » (- je souris -)
StudioNuit: Votre blog offre plusieurs manières de distribuer les textes à l’écran. Et même sur certains modes, comme celui intitulé Mosaïque par exemple, il annule quasiment toute trace de texte au premier regard : ne reste plus alors qu’à notre petit doigt pour, lui passant aux abords des images, lever quelques bouts de textes qui nous demeuraient, quelques secondes encore auparavant, tout à fait invisibles : « au corps tôt, au corps trop tôt », « mon fils comme les êtres », « la naissance du mot », « douter de l’atome », « (écrire c’est loin) »… D’où ma seconde question : parmi toutes les possibilités d’affichage mises à disposition par votre logiciel de publication, est-ce un choix de les avoir toutes conservées ? Sont-elles véritablement équivalentes pour vous et avez-vous un mode préféré ? Enfin, sous les intitulés proposés semble-t-il par le logiciel lui-même, concevez-vous d’autres termes ?
…
Zakane : J’avoue que je ne me suis guère intéressé aux diverses ressources offertes par le logiciel. Je voulais quelque chose de simple et la possibilité de diffuser rapidement sur la toile en me disant que je pourrais me plonger dedans plus tard – peut-être, mais je ne l’ai jamais fait par la suite –. En testant un peu j’ai considéré que chaque lecteur pourrait comme bon lui semble, choisir lui-même son mode d’affichage. Est-ce que beaucoup le font vraiment, je n’en sais trop rien, je pense même que le plus important n’est pas là. J’aime assez « carte », ce mode me permet d’aller rapidement retrouver ce que je cherche. Ce qui m’amène à ne pas vraiment répondre à la dernière partie de la question, je n’ai en effet aucune raison de concevoir d’autres termes sous les intitulés.
StudioNuit: Le mode d’affichage intitulé Instantané simule l’étalement d’un ensemble de photographies, de pseudo polaroïds dirait-on, sur une surface neutre et indéterminée ; quand on ouvre l’image, non seulement celle-ci s’agrandit (elle était donc tronquée) et, à la suite du titre qui gisait sous la photo, un nouveau texte apparaît. Plusieurs effets à cela.
Dans Petite Ode, le texte, légèrement décalé sur la gauche alors que la photo est centrée en hauteur, reconduit les yeux du lecteur directement vers l’image dont il semble vouloir effacer le cadre limité sur la page : « naître d’aucun bord », « traverser le détroit ». Dans Après la pause, même disposition, mais l’épais cadre noir de l’image qui coupe verticalement et horizontalement ce qui semble être des torsades végétales, est cette fois manifestement assumé par le texte :
« Quand commence
Ne sait quand fini
S’arrêter donc ».
Dans un cas, le texte cherche tant à délimiter l’image qui se trouve tout près de lui qu’il semble vouloir la traverser et comme nous faire sentir ce qui se tient plus loin qu’elle ; dans l’autre, il souligne et appuie si fort ses limites qu’il semble être lui-même figuré dans son interruption au sein du cadre : texte effiloché et durci dans un bois mort échoué sur le sable. Sur ces pages, donc, revient au texte le pouvoir discret mais certain de rythmer, délimiter, ouvrir, fermer, bref ponctuer la surface qui envahit l’écran pour un temps ; et en même temps, l’image s’approprie le rôle (ou propose de nouveaux) signes de ponctuation : celle des trois petits points ou du point final. D’où ma troisième question : cherchez-vous à maîtriser ou conduire la prolifération de sens induit par ces différentes dispositions texte-image ? Concevez-vous vos images comme des illustrations, des formes de contrastes, ou bien encore tout autrement ? L’espace (blanc) neutre du site-écran possède-t-il un sens pour vous à un moment dans votre écriture ?
…
Zakane : Encore une fois, tout ce que vous évoquez me montre que votre lecture des possibilités du blog dépasse de loin ma propre investigation technique – « et » « ou » symbolique –. Votre analyse me touche. Ce que je peux reconnaître c’est que je fais toujours très attention aux espaces entre l’image et le texte et entre le texte et les commentaires – très peu d’ailleurs sur ce blog –. S’il convient de parler de rythme c’est bien dans ces respirations blanches que je le cherche. Non pas qu’il faille séparer entièrement les éléments les uns des autres mais leur permettre d’être présents par eux-mêmes avant qu’un lien – ou pas – se fasse à la lecture et à la compréhension du lecteur-voyeur. Les images amènent leur propre sens, autant que le texte tend la main à nos imaginations, mais le lien existe même si cela ne saute pas toujours aux yeux. L’écran est une scène en quelque sorte et comme sur une scène nous y voyons différents acteurs évoluer – peut-être aussi vu comme éléments de décor ou accessoires –. Je fais de la mise en scène. (- je souris -)
StudioNuit : Dans un texte qui s’intitule La parole, après avoir loué la franche parole et porté l’oreille vers la prolifération des mots creux, vous finissez ainsi :
le geste franc de la parole
et la virgule
pour nous comprendre
Quel sens a pour vous cette virgule : d’abord dans la communication d’une parole et ensuite dans la compréhension que chacune peut espérer de l’autre ?
…
Zakane : C’est le silence qui parle. C’est ce moment souple et vertigineux où rien ne se dit mais qui nous amène à saisir l’espace d’un instant tout ce que contient l’autre dans la fugacité même de cet instant. Vous savez comme moi que dans un poème ce n’est pas uniquement le mot qui fait sens, c’est un ensemble « magique » de sons et de silences – de bruit et de fureur –. La ponctuation fait partie de ce tout, tout comme son absence d’ailleurs. La virgule est une petite indication, elle dévoile l’illusion – voile qui se soulève sous un petit vent bref –, elle représente l’illusion du monde à nos simples yeux de mortels en même temps que la possibilité de croire en cette illusion. Nous ne pouvons pas tout expliquer. Nous ne devons pas tout expliquer. (- je souris -) Nous savons que nous sommes des passants – sometimes happy, sometimes blue –, la virgule est comme une porte aux charnières bien graissées, elle ne fait pas de bruit, elle est « sage ». (- je souris encore -)
StudioNuit : Vous proposez un texte, un hommage apparemment, qui s’intitule La Ponctuation, Merde !, et qui sonne – c’est du moins ainsi que je l’ai entendu – comme un amical rappel à l’ordre. Ce texte qui ne présente ni point ni virgule mais qui demeure ponctué par des parenthèses et surtout par des blancs fait constamment référence à une sorte de silence éloquent et assourdissant : un silence qui crie et qui s’essouffle, qui sépare et qui lie. À partir de quel moment le texte que vous écrivez se détache-t-il de vous ? Prend-il son existence dans l’espace silencieux que vous lui avez réservé ou est-il déjà quasiment tout fait dans les gesticulations de votre langue, même réduite à une murmure inaudible ? En un mot, votre poésie prend-elle ses repères décisifs sur la page ou hors d’elle ? le site est-il un dépôt ou une surface d’émergence ? Et l’image, à quel moment intervient-elle ?
…
Zakane : C’est vrai, ce texte est une forme d’hommage que je rends à quelqu’un qui a été très proche, un musicien qui est parti à cause d’un cancer qui lui rongeait l’intérieur. Il s’en amusait en diffusant des messages intitulés : « Comment se porte mon crabe ! ». Jusqu’à la fin j’ai admiré sa force silencieuse et son humour dévastateur. Dans ce texte je parle du silence qu’il a laissé en moi et des silences, aussi, qui ponctuaient nos fêtes, nos concerts, nos rires, nos pleurs, nos paroles d’hommes assoiffés – autant d’alcool que d’amour et de paix –. Je trouve que vous en parlez très bien : « un silence qui crie et qui s’essouffle, qui sépare et qui lie » … Il se foutait de la ponctuation et ce n’était pas toujours simple de le lire. (- je souris -) Pour en revenir à l’idée du texte qui se détache de son auteur, je veux simplement dire que c’est immédiat. Dès que j’ai écrit le dernier mot, il ne m’appartient plus, il vit sa vie, il fait son chemin – et basta –. Je suis revenu à de très très rares occasions le revisiter simplement pour corriger une faute d’orthographe ou une faute de grammaire, petites facéties de mon écriture rapide, ou, mais c’est encore plus rare, à l’occasion d’une relecture pour une édition formalisée, une demande particulière. J’ai une écriture rapide, instinctive – peut-être après un long mûrissement au fin fond de ma caboche, je ne sais pas, ou je ne veux pas savoir –. Les seuls textes où je reviens sans cesse sur l’ouvrage, (- je souris -) avant de les abandonner à leur propre vie, sont mes chansons – je suis auteur-compositeur –. Sur le blog, j’écris le plus souvent directement avec le traitement de texte du serveur. Ce n’est qu’après que je l’archive. J’aime me confronter à toutes sortes de supports et je cherche le moindre bout de papier dans des endroits incongrus pour y noter des choses qui apparaissent soudainement. J’ai des carnets, des bouts de papiers, des cartons d’emballage de tablettes de chocolat. J’ai un joyeux bordel où les mots font l’amour. Beaucoup de ces mots, écris dans l’urgence, m’ont si bien abandonnés après leur écriture, que je ne les ai jamais retrouvés. (- je souris -). Je me nourris de tout. Je bois tout. Et l’image, parfois, peut être un déclencheur. C’est facile sur le net. J’adore la photo, le dessin, la peinture. Mais la plupart du temps l’image arrive après le texte. Il faut seulement que je trouve la conversation possible entre les deux. Ça peut prendre du temps.
StudioNuit : Dans Face à un écran noir, excusez-moi de faire part d’autant de délires diurnes, j’ai cru voir justement la surface (une des surfaces) sur lesquels vous semblez écrire, ou du moins, vous tentez, et pouvez parfois comme nous le faisons tous, de faire saillir des signes distincts dans un espace déjà abondamment lacéré, bariolé, entaillé : pouvez-vous nous décrire, nous éclairer un petit peu plus cette image et le lien qu’elle entretient avec le texte ? Est-elle l’étoffe des rêves dont vous parlez ?
…
Zakane : C’est un vieux texte. C’est le reflet d’une période sombre. Je ne pense pas que l’on écrive seulement dans le malheur, je ne suis pas un romantique – bien que certains le soutiennent –. L’image représente une fenêtre dont l’accès est difficile, des formes noires empêchent de s’en approcher. Le symbole est évident. L’image ici est une illustration implicite du texte. Les rêves vont au delà de l’image. Nos songes sont au delà de nos vies. Ils nous soutiennent – référence et révérence à Shakespeare –. Et comme le dit la fin du poème « et tout n’est pas fini », je garde au fond de moi un immense espoir … ne fut-ce qu’un rêve.
StudioNuit : Dans Je suis ici présenté par l’image d’une feuille manuscrite, l’écriture se nomme et se situe elle-même, ou plutôt annonce qu’elle se trouve au-delà de nos gorges et de nos ventres. La première ponctuation, évidente, inapparente, des livres est cette page qui rompt la lecture et qu’il faut sans cesse demander à la main de reprendre : si l’écriture est dans l’écart, dans la fragmentation, quel est pour vous, dans votre site ou ailleurs, l’espace minimal qui instaure cette coupure ?
…
Zakane : Là, je souris d’emblée ! La question ultime ! J’ai besoin de remplir mon verre. Parfois j’enrage, je souffre, je tempête, d’entendre parler de l’écriture, de la soupeser, de l’induire, de l’inclure, de l’analyser, de la disséquer, de mettre ses entrailles à l’air. Je ne suis pas un tortionnaire et j’essaye au possible de ne pas me torturer – mais j’ai, évidemment, mon « jardin des supplices » –. Mes bases sont simples, j’ai quitté les bancs de l’école à 16 ans mais j’ai peut-être eu la chance de rencontrer des êtres remarquables. J’ai rencontré des paroles, j’ai rencontré des livres mais toujours, toujours, avec des gestes humains les accompagnant, des caresses tendres, des rires maladroits, des travaux – aussi – à saccager le corps. Il y a un lien manifeste – ô la main ! – entre la page écrite et le mouvement du corps. J’écris avec mon corps. C’est lui qui m’a inlassablement distribué les cartes. L’espace est le mouvement du corps, l’espace est à prendre avec le corps, même à travers une plume ou un clavier. Le mouvement distille l’écart et ce mouvement est suite infinie de fragmentations. Comment répondre à la vie, à ses questions subtiles et stupides ? En engageant son corps éperdument ! … Et l’esprit vient avec ! Si nous ne bougeons pas, comment l’esprit pourrait-il le faire ?
J’ai eu grand plaisir à répondre à vos questions – comme on répond toujours de ses actes –. Je souffre parfois et c’est une évidence – comme nous tous – mais je n’ai pas de plaintes. Merci à vous, merci à cette main tendue pour élaguer mon arbre. En a-t-il vraiment besoin ? Moi, j’aime ses branches folles qui me frappent au visage – oui, mais seulement quand le vent est fort –. J’aime la tendresse de la vie, j’aime aussi ses saloperies sournoises. Que puis-je faire d’autre ? Je suis vivant et je rigole. (- là ! Je rigole franchement ! -)
Ainsi, à tout soudain !
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StudioNuit : Mais merci plutôt à vous d’avoir accepté d’être ainsi mis à la question et de vous en être sorti aussi largement indemne (là c’est moi qui souris). Merci encore d’avoir accepté cette dissémination.