Whisky-a-Go-Go

Puis du Fog ils passèrent au Whisky-a-Go-Go — ils y restèrent trois mois avant d’obtenir leur première proposition d’enregistrement chez Elektra. Ce lieu, célèbre un moment pour ses danseuses en mini-jupes — les fameuses go-go danseuses connues aujourd’hui pour un minimalisme plus extrême encore —, offrait aux fêtards et aux branchés de Los Angeles un espace où l’on pouvait à la fois s’enivrer, écouter de la musique et surtout danser : sur de la musique enregistrée — le club possédait un disc-jockey — ou sur de la musique jouée en direct. Entre la scène et les tables s’ouvrait un espace où l’on pouvait laisser son corps s’exprimer, laisser l’ivresse jouer au son de la musique. Bien connue des français, où un club du même nom existait déjà, mais inédite aux Etats-Unis, ce genre de discothèques se répandit tout le long du Sunset Boulevard. Conséquence immédiate pour les groupes qui jouaient dans ces clubs : ils n’avaient plus seulement à attirer l’attention du public, voire à attirer du public, ils devaient aussi les faire bouger sur la piste de danse. To rock and to roll. La musique pouvait vérifier sa puissance directement sur les corps : tout était là devant elle.

Bien longtemps après que les Doors aient quitté cet endroit, Jim reviendra y vider quelques verres. Et après avoir insulté les serveuses et pincé quelques fesses, il lui arrivera bien souvent de monter sur scène avec des artistes auxquels il n’avait pas demandé leur avis. Pour Jim le showman la piste de danse n’existait pas. Le bar menait tout droit à la scène. Ivresse et musique ne se rejoignaient que là.