Le goût du désastre

Tous ceux qui, quel que soit le côté vers où ils se tournent voient le déclin veulent le déclin, aussi peu que cela soit, car la perception est immédiatement désir : discriminante, sélective, exigeante, installant dans le monde ses préférences et repères. Il y eut un jour, si proche, où la sensibilité se découvrit capable de discernement, de oui et de non. Ce « jugement » porté par les sens eux-mêmes, cet arbitrage regagné par les contestables témoins, on l’appela le goût. Il y en a qui se régalent de voir le monde sombrer. Aussi les vérités que parfois ils soulèvent le sont pour leur noire beauté.