— Et qu’est-ce que tu veux me dire par bonne journée ?
— Je rêve de journées qui seraient pleines à craquer de moments complètement différents, d’activités dans lesquelles on s’absorberait tellement qu’on en oublierait celles qui ne manqueraient pas de venir (pourtant) et celles qui n’auraient déjà plus de souvenance. Je rêve d’heures insouciantes et inconscientes les unes des autres.
— Je sais ce qu’il me reste à te dire alors.
— Comment ça ?
— Te souhaiter bonnes nuits.
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Aller et venir
Citation
Lire m’évite d’aller à la rencontre des autres mais me dispose d’autant mieux
à leur venue.
Ors
En passant
Qu’une denrée soit échangeable dans notre système économique suppose qu’elle soit monnayée, échangeable contre de l’argent. Or, je fais l’hypothèse qu’il a fallu, à certaines époques, peut-être au XVIe et XVIIe siècle, peut-être encore après, que chaque produit, pour devenir marchandise, ait un rapport substantiel quelconque avec l’or qui était à la fois le principe de mesure des richesses mais aussi une richesse parmi d’autres. Une propriété native, une disposition obtenue par un procédé technique, un effet conféré par l’usage, devaient, il me semble, être partagé entre chaque marchandise et le matériau qui servait de monnaie. Car contrairement à ce que l’on pense, il existe toujours un principe matériel monétaire, aussi subtil ou inapparent qu’il soit, même si la monnaie est faite de papier et se trouve gagée sur un rapport de confiance. Je pense au blé du XVIIIe siècle, au pétrole du XXe, à l’eau du XXIe. Quel serait le rapport substantiel que les produits doivent échanger avec la monnaie pour devenir marchandises aujourd’hui ? Et s’il se manifestait par cette simple question que l’on se pose en blaguant : si tout brûle, qu’est-ce que je garde avec moi ? Moi je le sais, ce sera le Livre. Le livre comme support et véhicule d’Information. Pauvre de moi.→