Écrire, pour qui ne vécurent jamais au cœur, ce fut toujours, ou bien souvent, franchir une limite, un pont, un mur, un détroit : passer au travers. Pour d’autres, les mêmes, mais conduits à un destin totalement différent, les murs étaient bien trop hauts, les plumes trop douces et les cartouches en trop petite quantité pour que leur écriture puisse percer outre part : celle-ci se fit donc au jet, à la peinture, à la bombe ; on ne passa plus les limites, on défia l’obstacle lui-même. Étalée, maculée, maquillée, noircie dans ses marques, retracée dans ses bornes, la limite fut chargée (dans le vide même qu’elle comblait) d’une nouvelle écriture, moins lettrée, plus soudaine. La loi, désormais, n’énonçait plus en retrait où il fallait s’inscrire, c’est-elle-même qui était forcée à sortir ; c’est elle-même qui, sur les murs aveuglés, était condamnée à venir s’afficher.
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Pour ta gouverne
En passant
Il y a
la loi
qui rassemble qui médiatise et pacifie.
La règle
qui rapporte,
confronte et mesure.
Il y a aussi
le principe qui domine, conduit et dirige.
Et puis, enfin,
la norme discrimine, qui étale, répartit.
Nous avons à notre disposition toute une gamme de régimes d’action. Alors, quelle gouverne choisir ?
(Pourquoi me dis-tu la guerre sombre voix ? Tu voudrais donc ma mort. La lutte serait bien facile et il y aurait files de lutteurs s’il fallait pour vaincre, toujours, en arriver là)
Greffe nationale
Je ne suis pas français de souche, je suis français d’implant. Bien avant la naissance, il y a eu greffe maternelle. Quelques jours à peine celui de mon incorporation, dans vos murs, il y eut aussi greffe nationale. Se fixèrent sur ma tête des traits que familles et familiers firent répondre d’un nom et prénom. J’eus un dos, j’eus une face que je présentais à l’appel. Je porte encore aujourd’hui la responsabilité d’un nom dans le visage.