Pour dire les choses de manière extrêmement schématique mais, en même temps, pour les amener dans une clarté plus vive, on pourrait dire qu’à partir du moment où, de Freud à Merleau-Ponty et d’autres, on a sexualisé de manière radicale la réalité psycho-physique de l’homme – c’est-à-dire, du point de vue d’une expérience multi-séculaire comme celle chrétienne du corps, transformer entièrement celui-ci en chair – chaque sensation, chaque perception, chaque action s’est trouvée en son fond agie et dominée par le couple plaisir-désir. On ne se tourne que vers ce que l’on désire, on ne retient que ce qui nous plaît. Il n’y a de sensibilité que sensuelle, il n’y a dans le monde de prise et même d’expérience d’une réalité possible que charnelle. Toujours chercher, donc, dans ce qui nous déplaît et que l’on décline, quel autre plaisir vient à en souffrir et quel autre vient à en jouir. Qu’est-ce qui nous plaît, ainsi, à vouloir nous déplaire ?