S’il y a une existence de l’âme, ce n’est autre que celle du visage. Or, comment imaginer l’équivalent d’une mort, du moment que l’atteinte au visage devient une des principales blessures du corps ?
Le visage regarde la mort. Ce qui veut dire que le visage a toujours la mort en face. Ou plutôt que le visage est toujours sous le regard de la mort. Chaque atteinte au visage est mortelle car déjà le visage est placé sous le regard de la mort. Chaque atteinte touche au crâne. Et ce regard, que les images romaines et chrétiennes dévoilent, que les images modèlent au dehors, se trouve constamment pointé, fixé, sous le visage, derrière lui. Les images recouvrent la surface du crâne, y dénudent un visage. Le regard de l’image transperce le visage que seule la mort, transmuant celui-ci en masque, fait ressortir sur les reliefs du crâne.
Regarder une image, c’est prendre le risque d’y perdre un visage.