On n’attrape pas la mort

Depuis plusieurs jours, je porte le froid en moi. L’hiver est là, la neige est là, je tremble comme une feuille qui subitement aurait été forcée de tomber de l’arbre, mais ça n’y fait rien : le froid qui me tient reste tout à fait étranger à celui qui s’installe au dehors. Je sais sans savoir que sa morsure n’aurait jamais pu atteindre de telles profondeurs dans ma chair. Ce froid qui rayonne dans mon ventre est celui de la mort qui s’élance. La viande gèle, les os se glacent, et l’hiver passera que cela continuera. Désormais je porte le froid en moi, la vie qui s’éteint.