Scepticisme

Pessimisme et Optimisme ne sont pas des opinions sur le cours du monde, même appuyées sur sa fréquentation ou sur un examen statistique, ce sont des modes spécifiques d’exposition au hasard. Les optimistes, qu’importe ce qu’ils croient, sur quoi ils le justifient, s’ouvrent aux événements comme à une bénédiction, une faveur, une chance, actuelle ou potentielle. Les pessimistes semblent plus nombreux. Il y a ceux pour qui le hasard en lui-même est déjà un mal, une peine : tout ce qui arrive est mauvais. Nous en connaissons tous de ceux-là. Il y a ceux aussi pour lesquels l’expérience qu’ils ont de ce monde ne permet pas de trancher : va-t-il vers le pire ou vers le meilleur ? Peut-on même constituer une série d’événements allant dans un sens ? Non, l’important n’est pas là. Il est dans le souci de traiter le hasard comme l’occasion d’une épreuve, la levée d’une obstacle, la venue d’une adversité. Ce pessimisme se forge une éthique de combat, de travail, de patience, sans souscrire à une pathétique du malheur.

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