Il fut un temps où le sceau du réel — ce qui garantissait à coup sûr de pouvoir le voir s’ouvrir sous ses yeux — portait le signe de la nécessité : volonté divine ou mécanisme impitoyable. Passait pour véritablement réel tout ce qui était accompli, irréversible, ce contre quoi les hommes ne pouvaient absolument rien faire. Le réel ? Fait que rien ne peut plus défaire.
Aujourd’hui, ces messages aussi terribles que confortables de l’impuissance humaine semblent moins facilement nous parvenir, c’est que le lieu même d’où s’annonce le réel semble avoir changé de forme. De plus en plus, il surgit, et gît aujourd’hui, dans ces lieux hautement problématiques, dans leur stabilité et leur appréhension, que sont les réseaux de tout bord : cerveaux secondaires ou forêts primaires sont les nouveaux terrains de jeu de notre réel. Et leur signe s’énonce complexité.