Vous trouverez sur cette page l’inventaire des surfaces où viennent s’inscrire les signes de la vitesse, la description des multiples attaques qu’ils font subir à ces mêmes surfaces, et la poursuite au plus loin que je puisse aller du sens étoilé que ses signes répandent alentour.
Vitre du train
Les extrémités, non… les barbes, les saillies, les antennes des masses seuls se dédoublent, se répètent, oscillant, finissant par embrasser tout le corps qu’elle font vibrer sur lui-même. Leur même figure répétée à l’envi ne délivre aucun fantôme, aucun mouvement ralenti, même pas de croissance mais plutôt un progressif évidement de la forme, du moins si l’on reste le regard collé hors de la vitre: une densité d’être, autrement dit une teneur d’opaque. Et en même temps, une capture permanente du paysage, les haies dans les cheveux, deux noeuds verts pommes s’effaçant, rehaussant un pansement, les buttes, champs et pelouses. Et partout, la vie striée par la vitesse que seuls les espaces ouverts, s’étalant au loin et comme s’éloignant déjà, atténuent en campant le spectacle de leur lenteur. Alentour, tout est strié, découpé en lignes parallèles entre lesquelles les formes laissent leurs points saillants briller et dessiner en pointiller des lignes divergentes encerclant au gré des régions traversées des plans légèrement mobiles et désorientés.