On a longtemps confié à l’écriture la charge de garder le temps, autorisant ainsi tous les phénomènes de mémoire que l’on connaît : rémanence, réactivation, réactualisation, reviviscence, etc. Mais étrangement, la seule écriture que l’on valorise encore aujourd’hui, le seul signe auquel on reconnaît ce pouvoir sur le temps est celui de la lettre. Une forme d’inscription me paraît plus fondamentale encore pour le xxe siècle, elle fait même corps avec lui : sur le disque et ses nombreux avatars repose la littérature de notre temps.