Enfin le plein océan ! De neige, de pluie, de houle et de rires !
Tant de pensées émergent de ces brumes, sourdent des flots de rumeurs, qu’il y aurait peine fastueuse (harassante-héroïque) à vouloir s’en déclarer la fontaine, l’origine source-mère. On baigne dedans, de la queue au cerveau. Famille de primates. Association de mammifères.
L’homme est un élément. Une ère. Et la rumeur que forment ses actes se mêlent aux bruits de la terre, aux bruits de l’espace et du temps. La musique n’est plus seulement aérienne, elle est photonique, minérale, électrique, cellulaire, nerveuse. Mystérieuse et déroutante nouvelle : les hommes vivent dans un océan musical. Nous sommes des êtres plus liquides que solides. Nos pensées flottent à même l’émotion.
De ces rumeurs dans lesquelles nous vivons immergés se détachent des climats, se dégagent foisonnements d’atmosphères – d’immédiate et d’imperceptible évidence. Ambiance familière où se brisent les paroles, où s’éteignent les voix. Penser déchire ces enveloppes. Vient troubler, colorer, démêler ces humeurs.
Les pensées fusent au milieu des signaux, en dessous des voix, au niveau des bruits indistincts qui forment comme le fond de toute réflexion, de toute mémoire et de toute lueur. Vacarme assourdissant qui enveloppe les corps. Bruit infernal qui demeure à chacun silencieux. Il est le bruit mort celui qu’on entend que piégé dans la cage, chambre sourde qui absorbe les sons.
Faire entendre l’écho de ce bruit que nous sommes, faire résonner l’antichambre du crâne, rassemble un courant de pensées. Ce seront les Échos – pensées dérivées nietzschéennes qui frappent les choses et écoutent ce qu’elles rendent et renvoient.
Filtrer ce bruit de mille façons, humaines-inhumaines, le passer au micro des voix aériennes rassemble un autre courant. Ils se nomment les Airs.