Là où hier

Mis en avant

Maintenant que l’histoire de notre espèce, et même de notre genre, a été encore une fois réécrite – cela dit pour ceux qui clament, pauvres d’esprit, que l’histoire se rédige une fois pour toutes – admettre qu’une séquence évolutive mènerait, directement ou pas, des « lois » biologiques aux règles socio-culturelles est de plus en plus difficile. Que l’on conçoive cette suite comme un simple transfert (les valeurs guerrières comme transposition sociale de pulsions masculines) ou comme une superposition déformante (les coutumes culinaires comme stylisations de besoins et de ressources alimentaires) ou même comme transformation (à la supposée promiscuité sexuelle primitive la loi de prohibition de l’inceste), nous avons affaire désormais, là où hier encore on s’imaginait trouver nos racines, à une culture pour deux espèces d’hominidés. De ce que les paléontologues peuvent à présent exhumer de la terre, il ressort en effet que Cro-Magnon et Neandertal partageaient la même culture, une seule et même technologie dite moustérienne (abris, outillages, inhumations, etc.).

 

 

La Vénus de Maouna

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Plongée dans l’imaginaire actif des Anglais et des Français lors de leurs rencontres avec Tahitiens et Samoans au XVIIIe siècle, immersion proposée en sept séances autour d’une figure particulière de femme sauvage. Plus particulièrement, retour sur l’un des événements marquants de l’expédition de Lapérouse, l’épisode guerrier et meurtrier de la baie de Maouna, survenu le 11 décembre 1787, moment à partir duquel le regard enchanté des Européens sur les polynésiens, et les femmes en particulier, a radicalement changé. Tentative collective pour saisir la structure de ce changement et la façon dont féminité et sauvagerie s’agençaient au regard des Européens.

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